EXCLUSIF : Des gendarmes écolos relancent la ZAD de Sivens

Les journées et les nuits sont longues et se ressemblent pour les gendarmes mobiles affectés à la protection de feue-la ZAD* de Sivens où il n’y a plus rien ni personne à surveiller.
Depuis l’éradication des zadistes* et leur internement au camp de Brens, les forces de l’ordre ont perdu leur raison d’être et cherchent, sinon à légitimer leur présence en contrôlant l’identité des personnes chevelues ou pas qui pourraient se promener dans le coin, du moins à trouver des occupations. Et ce n’est pas facile… Pas de réseaux pour jouer sur leurs smartphones ; les cartes, y en a toujours un qui comprend pas les règles ; la lecture, ça fait mal à la tête. Et puis les copains de la FNSEA ne viennent plus les voir pour partager un bout de saucisse avec eux. Heureusement, il y a encore quelques sorties pour traquer les restes de zadistes qui pourraient se dissimuler dans les caves, mais ça ne suffit pas à combler les journées. Et puis les nuits sont fraîches.
Alors, les gendarmes ont commencé à faire des feux de camp, puis de fil en aiguille, ils se sont mis à développer d’autres activités de pelluts : construire des cabanes dans les arbres, se faire pousser la barbe et les cheveux, il y en aurait même qui auraient quitté leur uniforme pour porter des pantalons indiens. Certains nous ont même avoué commencer à aimer les arbres qui subsistent et les batraciens en voie de disparition.

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Récupération de matériaux pour abri de fortune.

On s’inquiète en hauts lieux, surtout qu’une première relève n’a pas usé de ses grenades et autres bombes lacrymos pour expulser les collègues en voie de conversion, mais les a rejoints.

Un journaliste d’une source peu sûre, La Dépêche*, aurait même entendu certains d’entre eux tenir des propos « gaucho-bobo-écolo », ils pourraient vouloir se mettre à protéger la nature. De quoi effarer la population tarnaise qui n’est pas acquise à ces idées, un coup dur alors que cette même population est à peine remise de la terreur développée par la lecture de La Dépêche et les lettres de Maryline Lherm au préfet et à Manuel Valls (dont elle partage les idées à défaut de partager sa carte de parti). On s’inquiète aussi à la FNSEA, on se demande bien qui va assurer la protection des agriculteurs lors de leurs expéditions punitives contre ceux qui ne pensent pas comme eux et entravent le développement d’une agriculture moderne des années 2000. Ils vont sans doute devoir muscler leur armement, une partie des subventions de la PAC devrait être utilisé à cet effet.

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Sous-officier réparant un des ponts sur le Tescou.

À la préfecture, on cherche une solution à cet épineux problème. On pourrait faire sortir quelques zadistes du camp de Brens pour aller déloger les gendarmes réfugiés dans les arbres. On s’active aussi pour trouver un lieu où établir un camp de redressement à l’attention des gendarmes gagnés à des idées dangereuses. Pour parfaire leur rééducation et leur rappeler les fondements de l’État de droit(e), on envisage de leur laver le cerveau dans le cadre d’un stage qui pourra être réalisé au Conseil départemental du Tarn, à la mairie de Lisle-sur-Tarn, chez un producteur de maïs milicien de la FNSEA*, ou encore à La Dépêche*. Heureusement, on ne manque pas, dans le Tar(n), de lieux propices au développement d’une pensée bien comme il faut.

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Gendarme apportant des vivres et de quoi couvrir les cabanes.

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